Une guerre explosive

HJ: Merci Harl pour ton idée judicieuse



Perséphone écoutait avec attention le dieu des arts. Elle était en accord total avec ce qu'il disait. Le spectacle allait surement être de courte durée et d'une affreuse platitude. Les barbarres sauteraient sur l'armée maigrellette et n'en ferait qu'une bouchée. Cela contrarait grabdement la déesse du mal.

D'habitude, Perséphone aurait mit son appuis dans la partie adverse des ''gentils'' et donc aurait été du conté contraire à Harlequin. Mais, cette fois-ci, ce ne serait pas le cas. Si elle prônait le mal presque avant toute chose, il lui restait quelques valeurs. Elle détestait les combats inéquitables, et les coups bas. Elle trouvait cela d'une lâcherie pure et simple. De plus, Un combat aussi inéquitable donnait un spectacle ennuyeux, et elle était venue ici pour s'amuser.

Harlequin était vraiment un dieu très intéressant. Quand elle l'entendit parler de sa danse meurtriètre, un sourire d'un sadisme non dissimulé apparut sur son visage déjà bien assez épeurant sans qu'elle eu à en rajouter. Le spectacle allait peut-être devenir intéressant, après tout... Mais pas question de n'être que spectatrice! Elle allait s'amuser un peu elle aussi... Son loup était déjà parti à la course, entrait en collision avec l'armée des barbarres qui courraient vers eux. L'animal infernal devait bien s'amuser, car on voyait parfois un corps disparaître, ou un autre revoler dans les airs. La déesse avait posé son regard glacial sur cette armée avant de regarder Harlequin. Une étincelle diabolique passant dans ses yeux.

- Dis-moi Harlequin... Penses-tu qu'une Malédiction puisse devenir une Bénédiction? Serais-tu prêt à devenir maudit pendant une heure... Dison... Pour ses pauvres gens?

Perséphone devenait terrifiante à un point tel que juste sa vue aurait pu faire trembler un pays entier. Juste avec le ton de sa voix, on savait d'avance ou elle voulait en venir. Elle était ainsi. Perséphone adorait s'amuser et, lorsqu'on disait de Perséphone s'amusait, cela impliquait obligatoirement beaucoup de morts.

Harlequin sembla hausser un sourcil -comment on pouvait avoir cette impression en le regardant, c'était impossible à dire- et regarda l'air effrayant de Perséphone avec délice. Ah, ce qu'elle avait un rôle épeurant, et ce qu'elle était excellente dans ce rôle de déesse du Mal, dans la pièce de théâtre géante qu'est la vie. Considérant la proposition de sa déesse préférée pendant un moment, il décida de répondre à la première question, et si sa réponse l'inspirait à dire oui ou non, ça serait parfait. C'est pourquoi il pensa brièvement à sa réponse, avant de répondre, dès qu'il eut un flash d'une pièce de théâtre qu'il avait vu -et adoré, évidemment- :

-Une malédiction, une bénédiction... C'est la même chose, en fin de compte, mais le point de vue change. D'ailleurs, j'ai vu une pièce de théâtre portant sur une bénédiction qui était aussi une malédiction. Ah! Le chef d'oeuvre! J'ai eu mal aux bras pendant quelques heures, tellement j'avais applaudi. Il était question d'un roi qui changeait tout ce qu'il touchait en or et... ah non, il m'est interdit d'en dévoiler plus sur cette pièce de théâtre. Mais bref, il ne pouvait même plus manger, puisque sa nourriture se transformait en or dès qu'il la touchait avec ses mains ou ses dents. Et tout cela pour dire qu'une malédiction et une bénédiction ne sont qu'une seule et même chose, et ne diffèrent que par leur interprétation. Et si vous désirez me maudire pour une heure... Eh bien soit, mais pour une heure seulement! Mais quelle genre de malédiction pourrait m'être bénéfique dans une telle situation?

Harlequin, réalisant qu'il allait probablement très bientôt causer la mort de tout ce qui le touchait ou l'entourait, manqua retirer son acceptation de l'offre de Perséphone. Premièrement, ça ne changerait pas grand chose, et ensuite... Eh bien, il pourrait y avoir un certain art à voir l'herbe mourir sous ses pieds et la vie des gens se faner dès qu'il les toucherait. Mais d'un autre côté, avec ce genre de malédiction, il n'aurait pas besoin d'une heure, et Perséphone était-elle vraiment fiable? Certes, elle était une des déesses qu'Harlequin affectionnait le plus, mais de là à lui faire totalement confiance, il y avait un grand pas à faire. Finalement, son verdict tomba : il avait fait un choix et avait déjà donné sa parole, et les désavantages étaient beaucoup moins importants que les avantages, du moins pour l'instant. Et il ne connaissait même pas la nature de la malédiction. Peut-être qu'il s'était trompé et inspirerait la terreur, ou autre chose du genre. Alors pourquoi ne pas essayer?