Oui oui Balt, oui oui
XDD
pouvoir aux fous ^^
Ce que de simples habits peuvent cacher... Un lampadaire illumine faiblement et irrégulièrement le bout de la rue Savart. Des pas résonnent sur le trottoir récemment refait. Apparaît un grand homme. Chapeau, cheveux mi-longs, longue veste traînant presque au sol, bottes... Tout de noir. Étincellent une paire d'yeux où l'on peu déceler un bleu-gris pâle. Il passe le lampadaire, remonte la rue et s'arrête à son extrémité. Une maison. Elle n'a rien de bien différent des autres... Il s'engage dans l'allée, mets la clé dans la serrure et ouvre la porte.
Jack ouvre la lumière, enlève chapeau, veste et bottes. Une cicatrice sous l'oeil droit, un tatouage tribal sous l'autre, qui descend jusque dans son cou. Il se rend à la cuisine d'un pas lourd et ouvre le frigo. Il grogne un peu. Il faudra aller refaire des courses. Il se prend un reste de pâtes et de haricots, allume la lumière de la salle à manger et commence à manger le repas froid. Le bruit d'un matelas se fait entendre au deuxième étage, puis des bruits de pas. Lentement, Jack voit apparaître une silhouette bien familière, dans un pyjama bleu à pois jaunes un peu trop grand. La silhouette en question est celle d'une jeune femme blonde aux grand yeux émeraude et au visage d'ange. Tout ce qui pourrait venir contredire cette image angélique est caché par le fameux pyjama qu'elle a revêtu pour aller se coucher, quelques heures plutôt. Myrine s'assied à la table et regarde un instant le plat avant de l'attraper, se relever et aller le fourrer dans le four micro-ondes.
- Manger froid... Et puis quoi encore?
- 'voulais pas te réveiller 'vec l'son du m'cro-ondes... marmonne Jack prit au dépourvu et un peu étonné qu'on lui arrache la nourriture sous le nez.
Myrine esquisse un sourire en coin et retire le plat du micro-onde, bien chaud. Elle le rapporte à l'homme qui recommence à manger aussi silencieusement et se rassoit. Elle le regarde comme ça un petit moment, assise, la tête légèrement penchée sur le coté, un éternel sourire aux lèvres. Jack, se sentant soudain observer, jette un coup d'oeil à la jeune femme.
- Quoi? demande-t-il.
- Bah rien... J'ai pas le droit de te regarder?
Il soupire et recommence à manger. Cependant, un mince sourire a empreint son visage. Apparemment, c'est ce que désirait l'espionne puisque son sourire s'élargit. Jack finit de manger son souper tardif. Il se lève et va poser le récipient et la fourchette dans le lavabo. L'autre s'est levée aussi, et s'étire longuement.
- Toi, tu es fatiguée, sourit l'homme...
Elle ne répond pas et se contente de sourire. En effet, d’épaisses cernes bleues trahissent Myrine. Il revient sur ses pas, se poste devant la jeune femme. La différence de grandeur est flagrante. De ces six pieds un, Jack connaît peu de gens qui le dépassent. Il prend Myrine qui paraît toute chétive dans ses grands bras et monte doucement les escaliers, se rend jusqu’à la chambre et la dépose dans le grand lit après avoir déposé un baiser sur ses lèvres douces. Jack n’allume pas la lumière. Il commence à se déshabiller, mets ses habits dans une corbeille à linge près de la porte et remets boxers trouvés dans une armoire. Il jette un coup d’œil à Myrine qui s’est rendormie. Il arrive à voir son doux visage malgré la pénombre. Jack soupire et s’assois un moment sur le bord du lit, la tête dans les mains. Le temps avance… Et Il n’a toujours rien trouvé. Ça n’avance pas. Mais il doit le trouver. Il existe sûrement. Il doit exister. L’homme se couche, le dos raide, les yeux rivés vers le plafond. Par instinct ou peut-être ne dormait-elle pas complètement, sa compagne se retourne et se blottit contre lui. Ce geste peut-être anodin semble pourtant rassurer Jack qui la serre doucement dans ses bras et finit même par s’endormir.
Quand Jack ouvre les yeux, le soleil vient à peine de pointer le bout de son nez. Il doit être cinq heure et demie du matin… En tournant la tête, il découvre une paire d’yeux d’un vert éclatant qui le regardent. Il sourit, s’assoit sur le lit et s’étire. Myrine, quant à elle, enlève son haut de pyjama, dos à Jack.
- Regarde, soufle-t-elle.
Il se retourne et constate les trois plaques rouges. Elles ont encore un peu grossi. Il pose sa main sur l’une des taches. Le temps avance trop vite. Il doit à tout prix trouver ce remède…
- J’vais aller plus tôt au labo. L’équipe de nuit à peut-être trouvé quelque chose…
Il se lève, mais Myrine le retient par la main.
- Pourquoi ne pas prendre une journée de congé?… Cinq ans, Jack… Cinq ans…
Celui-ci retombe mollement sur le lit. Assis, dos à la jeune femme, la mine sombre.
- Je ne peux pas me le permettre… Si tu…
Il soupire. Pourquoi cela devait lui arriver, à elle? Il aurait donné ciel et terre pour que cette maladie s’attaque à n’importe qui d’autre, sauf à elle. Cette dernière se glisse dernière lui et passe ses mains autour se son cou.
- Si je meurs, après cinq ans de recherches acharnées mais vaines, sans une seule journée en compagnie de mon mari, eh bien j’aurais pu mourir il y a cinq ans, sans faire de différence… Répondit-elle doucement… Je ne te demande qu’une journée Jack…
Quelle était cette fâcheuse habitude qu’ont les femmes à voir toujours raison? Cela fit quand même retrouver un mince sourire sur le visage de dur de Jack qui soupira, amusé.
- Et que compte-tu faire de cette journée, dis-moi?
Elle feint réfléchir quelques instants, mais l’étincelle un peu gourmande qui naît dans les yeux de Myrine enlève à l’homme le peu de sérieux qui lui restait.
- Tout ce que je n’ai pas pu faire depuis cinq longues années, sourit-elle…
Elle entraîne doucement Jack dans le lit…